Edito Consult&Moi #10
Sans être alarmiste, force est de constater que nous vivons une situation inédite et inquiétante. Le Covid-19 s’est propagé comme une traînée de poudre à travers les continents prenant tout le monde de court et mettant à mal nos économies. A l’heure où j’écris ces lignes, l’épidémie semble clairement vouloir reculer, souhaitons qu’elle ne revienne pas ultérieurement. Mais de cette crise sanitaire restera une crise économique dont il est encore difficile de mesurer l’ampleur.
Les dirigeants occidentaux auront pris des mesures exceptionnelles par leurs natures et leurs montants pour soutenir les entreprises pendant la crise sanitaire et les plans de relances engageront assurément des sommes encore plus importantes. Dans le meilleur des cas il restera de cette crise un montant de dettes abyssale, mais nos gouvernants avaient-ils vraiment d’autres choix ? Pour ma part je ne le pense pas, car c’était la seule méthode pour assurer la stabilité économique et surtout sociale. Il faudra néanmoins rembourser ou laisser penser que nous rembourserons ces dettes, avec à la clé une augmentation de la fiscalité dans les années qui viennent.
On m’a beaucoup interrogé pendant le confinement sur les conséquences de cette crise sur le marché immobilier. Le remède principal prescrit par les Etats occidentaux pour lutter contre cette crise aura été, comme en 2008, ce que l’on dénomme, pudiquement, des politiques monétaires accommodantes. Dans un langage plus commun, on parle de faire tourner la planche à billet, mais ici dans des volumes considérablement plus importants que ceux engagés dans la précédente crise, avec pour conséquence une perte de valeur de la monnaie. Il est donc fort à parier que les investisseurs vont se tourner vers les actifs avec des stocks finis pour préserver la valeur. De surcroit, les taux d’intérêt resteront à n’en pas douter extrêmement bas car une évolution contraire entrainerait l’insolvabilité de nombreux pays. Les investisseurs devront donc aller chercher du rendement là où il en reste et c’est encore le cas pour l’immobilier. Je suis donc particulièrement confiant à moyen terme et je pense qu’à cet horizon, les prix devraient continuer à s’apprécier.
Néanmoins, les différentes classes d’actifs immobiliers ne vont pas se comporter de façon identique dans ce contexte. Ainsi l’immobilier touristique, impacté significativement à court terme en raison du confinement, devrait connaitre une nette appréciation de ses valeurs à moyen terme car les prix y sont encore sages avec des rendements attractifs. De surcroit, la crise sanitaire liée au Covid-19 sera porteuse pour le tourisme domestique européen, dont la France sera l’un des grands bénéficiaires. Nos gouvernants ne s’y trompent pas et vont d’ailleurs déployer un grand plan d’investissement en faveur du tourisme.
Inversement, le secteur tertiaire (bureaux) a été peu impacté pendant la période de confinement mais devrait connaître des moments beaucoup plus difficiles à moyen terme. Nous étions en haut de cycle sur cette typologie d’actifs avant crise et cette dernière va avoir des conséquences significatives. La crise économique entrainera des faillites et la libération de surfaces, les entreprises d’une manière générale vont chercher à faire des économies et mettre une pression à la baisse sur les loyers. Surtout, le confinement aura été l’avènement du télétravail et nul doute qu’une grande majorité d’entreprises vont l’institutionnaliser, avec pour conséquence une baisse significative des besoins en termes de surface et un changement d’usage. Le cumul de ces facteurs devrait significativement impacter la valeur des bureaux existants.
Il conviendra également d’être très attentif aux schémas fiscaux déployés dans le cadre d’investissements car, face à la forte menace de hausse de la fiscalité, ce paramètre devra être plus que jamais pris en compte pour déterminer le rendement réel. La Location Meublée et sa fiscalité avantageuse en seront d’autant plus attrayantes.
Pour finir, je me félicite de l’intensité des relations que nous aurons su maintenir avec nos partenaires pendant la période de confinement. Merci à tous pour votre présence et je remercie nos équipes pour leur engagement. Depuis 25 ans le Groupe CONSULTIM a su démontrer, comme l’immobilier, sa résilience en période crise. Nous répondrons encore présents sur tous les volets de nos activités, je compte sur vous pour accompagner notre développement dans les mois et années qui viennent.
Merci encore.
Benjamin NICAISE
Président de CONSULTIM GROUPE
Article issu du magazine Consult&Moi N°10